Voitures autonomes : fin de la gratuité pour les acteurs du secteur
Pendant des années, les véhicules autonomes ont évolué dans une relative discrétion. Peu de véhicules étaient en circulation et les régulateurs gouvernementaux adoptaient une attitude de laisser-faire, permettant aux constructeurs automobiles et aux grandes entreprises technologiques de tester et même de déployer commercialement leurs technologies avec peu de surveillance.
Cependant, cette époque est révolue. En l’espace de quelques semaines, la National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a ouvert des enquêtes sur la quasi-totalité des grandes entreprises testant des véhicules autonomes ainsi que sur celles qui proposent des systèmes avancés d’aide à la conduite dans leurs véhicules de série. Tesla, Ford, Waymo, Cruise et Zoox font tous l’objet d’enquêtes pour manquements présumés à la sécurité, l’agence examinant des centaines d’accidents, dont certains mortels.
Augmentation de la surveillance réglementaire
Ces nouvelles enquêtes marquent l’entrée dans une nouvelle phase, potentiellement plus conflictuelle, de la relation entre les régulateurs de la sécurité et le secteur privé. Le gouvernement exige davantage de données de la part des entreprises, en particulier sur les accidents, afin d’évaluer si les promesses de sécurité de l’industrie sont à la hauteur. De leur côté, les entreprises se heurtent au fait que la prolifération des smartphones équipés de caméras joue contre elles, car de plus en plus de vidéos de leurs véhicules au comportement erratique deviennent virales.
Nouvelles exigences en matière de données
En 2021, la NHTSA a publié une ordonnance générale permanente exigeant des constructeurs automobiles qu’ils signalent les accidents impliquant des véhicules autonomes (VA) ainsi que les systèmes d’aide à la conduite de niveau 2 que l’on trouve aujourd’hui dans des centaines de milliers de véhicules sur la route. Les entreprises sont désormais tenues de documenter les collisions lorsque l’ADAS et les technologies automatisées étaient utilisées dans les 30 secondes suivant l’impact.
Rôle du public dans la surveillance
La NHTSA consulte ces rapports d’accident en temps réel, ce qui permet à son Bureau d’enquête sur les défauts d’établir des liens entre divers incidents et de déterminer si un examen plus approfondi est justifié. En outre, les vidéos de véhicules sans conducteur circulant de manière erratique fournissent également aux enquêteurs des données auxquelles ils n’auraient pas eu accès en vertu de l’ordonnance générale permanente, car elles n’impliquent pas de collisions.
Enquêtes sur Waymo
La NHTSA a spécifiquement cité « d’autres incidents… identifiés sur la base de rapports accessibles au public » dans son enquête sur le système de voiture sans conducteur de Waymo. L’agence enquête sur 22 incidents, dont certains impliquent des véhicules Waymo s’écrasant sur des portails, des chaînes et des voitures garées. Mais la NHTSA a également cité des vidéos virales montrant les robots-taxis de l’entreprise circulant du mauvais côté de la route.
L’examen plus attentif des véhicules autonomes par les régulateurs pourrait avoir des conséquences importantes pour l’industrie. Les entreprises pourraient être contraintes de divulguer plus de données, de rappeler des véhicules ou même d’interdire certains systèmes d’aide à la conduite. Cependant, cet examen plus approfondi pourrait également s’avérer bénéfique en obligeant les entreprises à améliorer la sécurité de leurs technologies avant de les mettre à la disposition du public.
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