Facebook bloque les médias australiens pour contester un projet de loi
En contestation d’un projet de loi du gouvernement australien qui sous-entend que des mesures seront prises pour forcer Facebook à rémunérer désormais les médias, le réseau social bloque les sites de presse et les empêche de partager leur contenu. Aussi, les articles de presse n’apparaîtront-ils plus dans le fil d’actualité des internautes qui résident en Australie. Facebook reste d’ailleurs campée sur sa position même si le gouvernement crie à une censure « inutile ». Google accepte, quant à lui, une négociation avec les éditeurs.
En Australie, le gouvernement a introduit un projet de loi qui vise à forcer la main au réseau social Facebook. En effet, la loi pousserait le réseau à rémunérer les médias. Un projet de loi que le réseau social de Mark Zuckerberg conteste farouchement. Pour prouver son mécontentement, le réseau a bloqué dans la matinée du jeudi 18 février 2020 les contenus de la presse. Depuis ce matin, impossible donc pour les internautes australiens qui résident dans le pays d’accéder aux informations des médias locaux comme internationaux. Les internautes résident à l’étranger ne peuvent pas consulter eux aussi les actualités australiennes.
Facebook a également vidé le contenu des pages officielles des médias australiens. Dans un communiqué publié sur son blog, le réseau social explique : « Nous utilisons une combinaison de technologies pour restreindre le contenu des actualités provenant d’Australie ». De plus, les pages officielles des services de secours qui alertent la population en cas de sinistres, ont elles-aussi subi la dure censure de l’entreprise de Zuckerberg. Ainsi, les informations concernant les feu de forêt, les tempêtes et autres dans le pays ne seront plus relayées par Facebook. Mais les pages officielles des membres du gouvernement et celles des autres autorités étatiques ne sont pas concernées par la restriction, rassure le média social.
Facebook campé sur sa position
Le texte contre lequel s’insurge Facebook est un projet de loi qui a été adopté par la chambre des représentants. Ledit texte, qui sera bientôt soumis au Sénat australien, dispose que des mesures soient prises pour contraindre Facebook à rémunérer les organes de presse pour le partage et le référencement de leur contenu. L’Australien Compétition and Consumer Commission; le gendarme de la concurrence, estime que le réseau social de Mark Zuckerberg prend à lui seul 28 % des dépenses publicitaires du pays.
Mais Facebook ne partage pas cet avis et ne compte pas verser un centime à un média australien. « Comme nous l’avons expliqué à de nombreuses reprises au gouvernement australien ces derniers mois, l’échange de valeur entre Facebook et les éditeurs de presse est en faveur de ces derniers. Nous gagnons peu d’argent avec l’information. Ces contenus représentent moins de 4% des publications vues par les utilisateurs sur leur fil d’actualité », déclare le réseau social. Facebook refuse d’ailleurs une quelconque possibilité de négociation, car estimant que la presse profite déjà de sa plateforme pour partager son contenu, pour augmenter son audience et hausser ses revenus publicitaires.
Des mesures brutales et inutiles selon le ministre des Finances de l’Australie
Le gouvernement compte bien poursuivre le bras de fer avec le réseau social du cinquième homme le plus riche du monde. Selon Josh Frydenberg, ministre australien des Finances, cette censure est une mesure brutale et inutile. Cela n’apportera rien au réseau social si ce n’est nuire à sa réputation dans son pays. Le gouvernement australien est d’ailleurs déterminé à mettre son projet de loi en exécution.
De son côté, Google est ouverte à la négociation avec les éditeurs des sites de presse de l’Australie. Après avoir menacé dans un premier temps de bloquer l’accès à son moteur de recherche aux internautes Australiens. Google est finalement disposé à négocier pour trouver un terrain d’entente. Facebook affirme suite à la décision du moteur de recherche américain que la relation qui la lie à la presse australienne est bien différente de celle qui lie les médias à Google.
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